RPN SALAIRES : Déclaration préalable du SNADEOS CFTC
8 avr. 2025
Madame la Directrice de l’UCANSS,
La RPN salaires d’aujourd’hui était très attendue après deux reports successifs en décembre et mars, car au-delà de la classification qui est en cours de transposition et n’apporte que des réponses partielles et insuffisantes, il nous paraît important de pouvoir analyser la réalité de la situation salariale vécue par l’ensemble des collaboratrices et collaborateurs de l’institution.
Si l’on se penche sur les études de la banque de France et de l’INSEE depuis 20 ans, nous observons un double phénomène à l’œuvre : une hyper concentration de l’échelle salariale entre 1500 euros et 2800 euros net : 68% des français sont dans cette zone de rémunération, 10% en dessous, c’est le cas des niveaux 1 et 2 en UGECAM par exemple, qui sont les plus pauvres de notre institution et 10% des effectifs, encadrement, ingénieurs conseils, médecins conseils et Agent de Direction sont en dessous des 3500 euros comme la population française. Le gel de la valeur du point sur environ 13 années n’a rien arrangé.
Un second phénomène est venu se greffer en parallèle avec la hausse des dépenses contraintes comme le logement et la hausse des prix de 2022 qui ne sont pas redescendus depuis.
Cela a paupérisé l’ensemble de la sphère publique et les hausses automatiques du SMIC ont mis en place ce phénomène de tassement et de rattrapage des salaires. Sur les 15 dernières années, le SMIC a augmenté de 30% quand, dans le même temps, l’inflation a grimpé de 22% et la valeur du point de 6 % seulement.
Les mesures sociales de l’institution, à défaut de pouvoir augmenter les salaires, ont privilégié le temps de loisirs, les avantages sociaux des CSE, le télétravail à la carte : certaines annonces d’emploi y font référence en mettant ce critère en premier dans les offres de poste…
Par conséquent, il y a urgence et nous saluons la lucidité dans la presse du ministre de la Fonction publique, qui est d’ailleurs notre véritable ministre soit dit au passage, car nous suivons les mesures catégorielles de la fonction publique. Il y urgence à revaloriser les salaires d’un secteur public qui n’attire plus. D’ailleurs, Mme Bertin votre choix assumé lors de cette classification a été de revaloriser les jeunes et de ne rien donner aux salariés qui nous sont fidèles depuis 20 ans et s’investissent tout autant : à peine un salarié sur trois profitera véritablement de la nouvelle classification.
Une fois le constat posé : que faire avec une RMPP fixée par la tutelle à 1,5% ? Comment utiliser les inévitables excédents de gestion pour reconnaitre les mérites et performances des personnels des organismes ? Nous vous remercions à ce sujet de nous présenter par branches et par caisses les excédents de gestion remontés aux caisses nationales : beaucoup de collaborateurs ne comprennent pas, à juste titre, alors que les caisses ont des budgets à exécuter, que des excédents remontent à la tutelle … alors que le budget alloué devrait être à zéro en fin d’année.
Je vous rappelle la revendication de la CFTC sur le partage de la valeur ajoutée un tiers doit revenir aux personnels, un autre tiers aux organismes et un dernier tiers remontent à la tutelle (enfin si on pouvait l’éviter ce serait encore mieux !).
Il va falloir que le COMEX et l’UCANSS se mobilisent pour le pouvoir d’achat car avec des couts de gestion performants, les salariés ne s’y retrouvent plus et ne comprennent plus la stratégie.
Concernant les ADD , médecins conseils , ingénieurs conseils , ils s’y retrouvent encore moins alors que les résultats de gestion et les réformes sont menés sans grand respect du travail réalisé : il va falloir revoir le statut de cadre dirigeant totalement dépassé , revaloriser les parts variables des personnels de direction au niveau pratiqué dans les ARS ou la fonction publique hospitalière en y intégrant les médecins conseils plus largement qu’aujourd’hui ainsi que les ingénieurs conseils, dynamiser les avantages en nature qui faciliteraient et encourageraient la mobilité .
Enfin, il s’agit aussi de véritablement découpler le premier niveau d’ADD du dernier poste de cadre afin de renforcer l’attractivité du métier.
La politique de rémunération dont les salaires sont une des composantes qui doit reconnaitre les mérites, les compétences et la performance de tous les personnels des organismes (agents de direction, cadres, employés, personnels médicaux, informaticiens, ingénieurs conseils).
L’attractivité, la fidélisation et la motivation sont à ce prix !
Un prix bien modeste quand on songe aux diminutions d’effectifs subis sous l’effet des COG au sein de l’institution, à la modération salariale, aux faibles couts de gestion. Les organismes et leurs personnels ont contribué par leur travail à la performance des organismes, à la qualité du service rendu aux publics le tout, en faisant des économies chaque année.
Les équipes le méritent car nous décrochons Mme Bertin, et les années 35h versus modération salariale sont derrière nous. Il vous faut entamer de vraies NAO et renommer cette RPN pouvoir d’achat plutôt que salaire. Nous y sommes prêts et vous Mme Bertin ?