INC Recouvrement : Déclaration préalable du SNADEOS CFTC
16 avr. 2025
Monsieur le Directeur,
Le SNADEOS CFTC se réjouit de vous retrouver à nouveau aujourd’hui, dans le cadre de cette instance, et d’avoir l’occasion d’échanger sur deux sujets qui illustrent pleinement la spécificité de la branche recouvrement.
Nous sommes régulièrement interpellés par nos adhérents, agents de direction, sur les réalités de terrain, et notre participation régulière aux INC témoigne de notre attachement à suivre l’actualité de l’ensemble des branches. Ce suivi attentif nous permet de constater, avec une certaine constance, une différence notable du mode de pilotage, de gestion et de management mis en œuvre au sein du réseau recouvrement.
Je veux ici saluer les résultats très positifs récemment présentés en Commission nationale de l’intéressement. Avec un taux de réussite de 97 %, la branche recouvrement se place parmi les meilleures, preuve tangible de l’efficacité des méthodes employées. Les thèmes à l’ordre du jour de cette séance en sont également le reflet.
Ce qui caractérise profondément votre réseau, c’est sa capacité à favoriser l’initiative, à encourager les dynamiques locales et à valoriser les compétences. On est loin d’un pilotage vertical, rigide, technocratique. Au contraire, c’est un réseau qui mobilise les énergies, les savoir-faire et la créativité, en s’appuyant sur un dialogue social vivant et respecté. La démarche engagée sur la semaine des quatre jours en est une belle illustration : rien n’est imposé d’en haut. Chaque organisme peut avancer, à son rythme, dès lors qu’un accord local est trouvé. C’est là une marque d’intelligence collective et de confiance dans les équipes.
Nous observons également une volonté réelle de faire participer les URSSAF aux projets nationaux portés par la caisse nationale. Cela ne veut pas dire que d’autres branches sont à la traîne, mais l’implication du recouvrement est manifeste et régulière, comme nous le constatons à chaque INC — et ce depuis plusieurs années, avec des retours concordants de nos collègues adhérents travaillant dans le réseau recouvrement.
Je ne prétends pas, pour autant, qu’il soit toujours simple d’être agent de direction dans cette branche, mais il faut reconnaître qu’il y règne une certaine estime pour les compétences et les responsabilités exercées. Cela mérite d’être souligné, car ce n’est pas le cas partout dans l’institution, dans les services publics qui sont souvent marqués par une approche plus technocratique et cloisonnée.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. Ce serait illusoire de le croire, compte tenu des masses financières en jeu et de la complexité croissante des textes applicables. Mais il y a, de manière incontestable, une volonté collective d’avancer, en mettant l’accent sur la qualité de service apportée à l’usager — qu’il soit cotisant, employeur particulier ou indépendant.
Et ce n’est pas anodin de parvenir à conjuguer mission de recouvrement et sens du service. Peu d’organismes collecteurs peuvent dire à leurs interlocuteurs : « nous vous accompagnons ». C’est cette attention, cette « touche » propre au recouvrement, qui renforce sa légitimité.
Au SNADEOS, nous y sommes profondément attachés. Nous défendons le paritarisme et tenons à ce que le réseau de recouvrement reste celui de la Sécurité sociale, et non une structure étatisée ou externalisée — avec tout le respect que nous portons par ailleurs aux autres institutions publiques.
Cette spécificité, cette qualité, ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat du travail acharné de milliers de professionnels depuis des années. On le voit bien : même si l’on parle parfois du réseau recouvrement pour évoquer les déficits qu’il doit combler, force est de constater que ses services sont d’une efficacité redoutable dans le recouvrement, la lutte contre la fraude, la gestion de la donnée ou le pilotage de la trésorerie de la Sécurité sociale.
Les défis ne manquent pas, bien sûr. Je pense notamment à la lutte contre la fraude, qui prend désormais des formes nouvelles, plus subtiles, plus difficiles à détecter comme le travail partiellement dissimulé ou le travail lié aux activités illicites. Mais c’est un enjeu crucial, et je sais que la branche est prête à s’y engager avec détermination.
Je conclurai, au nom des agents de direction que nous représentons, en vous adressant simplement un mot : merci.
Merci de faire vivre une vision du service public moderne, humaine, efficace. Pour nous, la branche recouvrement fait figure d’exemple. Ce n’est pas un compliment de circonstance, mais l’expression sincère d’un constat.
Et peut-être est-ce aussi un message à adresser aux autres caisses nationales : suivez cette voie. Une voie qui n’est pas technocratique, mais participative. Une voie où les agents de direction ne sont pas des exécutants, mais des partenaires contributeurs. C’est ainsi, à nos yeux, que la branche recouvrement progresse, et qu’elle consolide sa pleine légitimité.