A la recherche du dialogue social perdu ….
5 déc. 2023
La réunion de négociation salariale du 19 décembre : un nouvel espoir ?
Le dialogue social national à l’UCANSS est bloqué depuis ce «beau jour» du 12 septembre 2023, date de la dernière réunion de négociation salariale.
Ce blocage incombe principalement à l’employeur et aux pouvoirs publics, qui par leur cadrage excessif et inadapté, ne veulent pas entendre et donner satisfaction aux revendications salariales légitimes exprimées par les organisations syndicales. Lors des réunions dites de «négociations salariales» a été imposé le cadrage que les pouvoirs publics ont fixé pour les fonctionnaires.
Une nouvelle fois le SNADEOS CFTC s’oppose à cet amalgame injustifié. Les salariés des organismes de sécurité sociale ne sont pas des fonctionnaires et ne veulent surtout pas l’être. Ce sont de salariés de droit privé et la Sécurité sociale est une branche professionnelle autonome dont les évolutions ne doivent pas être dictés par celle de la fonction publique. Nous ne pouvons accepter en permanence les DIKTAT étatiques ! L’état ne respecte pas l’autonomie de cette branche et les prérogatives des partenaires sociaux. Dans ces conditions pourquoi ne pas faire un recours juridictionnel contre l’Etat pour non-respect du dialogue social et de l’autonomie de la branche professionnelle de la Sécurité sociale ?
Par son attitude l’employeur et notamment les pouvoirs publics de par leur fin de non-recevoir (que la récente lettre de la première ministre confirme), et l’absence de dialogue expriment à l’égard des organisations syndicales et du personnel de la sécurité sociale un profond mépris et le SNADEOS ne peut accepter cela.
Si «Le Mépris» est le titre d’un film de Jean Luc Godard, il est pour le personnel des organismes de sécurité sociale l’illustration du comportement des pouvoirs publics et révèle ce qu’il pense des personnels de la Sécurité Sociale et de ses représentants.
Tel les Jedi qui combattent les forces de l’Empire, le SNADEOS portera avec détermination haut l’épée de la justice pour s’opposer aux ingérences des forces étatiques afin de revenir à un dialogue social respectueux et constructif.
Les demandes légitimes exprimées par les organisations syndicales portent sur :
La revalorisation de la valeur du point pour compenser l’inflation constatée (5%) une hausse de 1,5% étant bien loin du compte (si l’on avait appliqué le même ratio qu’en 2022 la valeur du point aurait dû augmenter de 3% !)
L’engagement des négociations sur la révision des classifications pour garantir l’attractivité des emplois et contribuer à motiver et fidéliser les personnels
L’augmentation de la participation de l’employeur à la prise en charge de la cotisation du régime de frais de santé (60%) ainsi que celle relative à la participation de l’employeur aux frais de transport.
Sur ces demandes l’UCANSS n’a pas apporté les réponses voulues, même si le président du COMEX le 5 octobre dernier a laissé entrevoir une possibilité d’ouverture et de négociation notamment en annonçant l’enveloppe obtenue pour la révision des classifications (160 millions d’euros)
Le 19 décembre aura lieu la prochaine réunion de négociation salariale. Que faut-il en attendre ?
Si nous sommes confiants et «I MAKE A DREAM» et si l’employeur, frappé par la grâce, se montre plus réceptif et ouvert, peut être peut-on espérer une augmentation de la valeur du point pour l’année 2024 compensant l’essentiel de l’inflation ?
Mais nous craignons que la réalité soit toute autre. La tutelle restant la tutelle, la technocratie s’imposant sur le dialogue, nous risquons de repartir déçus de cette réunion du 19 décembre une nouvelle fois.
Dans ce contexte le SNADEOS CFTC exprimera de nouveau ses propositions salariales lors de cette réunion.
Mais alors comment sortir de ce blocage ?
La balle est dans le camp de l’employeur qui a la main !
Il connait par cœur les revendications exprimées par les organisations syndicales depuis plus de 3 mois et qui lui sont rappelées lors de chaque INC.
Si l’employeur donne une suite favorable et concrète aux 2 demandes d’augmentation de la participation employeur au régimes de frais de santé et aux frais de transport des salariés, la satisfaction donnée à ces 2 revendications permettrait de créer et de revenir à un climat de confiance propice à la reprise du dialogue social et à l’enclenchement rapide des négociations sur les classifications(qui doivent débuter rapidement afin de ne pas perdre les budgets octroyés par les pouvoirs publics qui ne manquerait pas de les reprendre si le blocage s’éternise).
Fidèle à ses valeurs de syndicat constructif privilégiant le dialogue, la négociation et la recherche du compromis et non l’affrontement et l’immobilisme, le SNADEOS, comme l’a rappelé le Président de la CFTC Cyril Chabanier réélu lors du dernier congrès de Rennes, entend être un partenaire loyal constructif, prêt à des compromis dès lors qu’ils sont acceptables.
La situation des personnels de la Sécurité sociale est bloquée et ne s’améliore pas sur le plan salarial et du pouvoir d’achat faute de perspectives encourageantes. Les salariés de la sécurité sociale, agents cadres, personnels de direction, appellent de leur vœu un déblocage du dialogue social et des avancées notables pour tous en matière de classifications notamment.
Si en matière de dialogue social nous devons nous inspirer d’exemples concluants prenons ceux de nos amis allemands, belges, scandinaves qui privilégient le dialogue, le respect des partenaires sociaux plutôt que l’affrontement, rejetant le conflit et le côté obscur de la technocratie.
Nous espérons que l’employeur entendra ces demandes et nous proposera de réelles avancées concrètes.
En tout cas le SNADEOS CFTC sera là pour le lui rappeler et y veiller dans l’intérêt de l’ensemble des personnels de l’institution.