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Déclarations du SNADEOS CFTC lors de l'INC UCANSS du 24 mars 2025

25 mars 2025

Première déclaration du SNADEOS CFTC- Benoit VOLKOFF (Président)


Madame la Directrice,


Vous avez été amenée à reporter pour la seconde fois la NAO consacrée à la négociation salariale 2024- 2025 en l’absence de cadrage ou de précisions de la tutelle. Cette situation inacceptable montre une nouvelle fois le mépris que les pouvoirs publics portent à l’égard du personnel des organismes de la Sécurité sociale.

Comment interpréter cette absence de cadrage ?


A priori, nous allons malheureusement vers un gel de la valeur du point pour 2024 et 2025 ! Est-ce à dire que la tutelle veut nous faire payer le prix d’une classification qu’elle vient d’agréer ?


Un débat indigne, absurde, excessif sur le poids des dépenses respectives de protection sociale au regard du budget consacré à la défense nationale diffuse l’idée que notre protection sociale serait un poids, un obstacle à notre défense nationale en privant nos armées des équipements et moyens pour assurer la protection et la défense de notre pays.


Entre protection sociale et défense nationale, il faudrait choisir et défendre notre système de Sécurité sociale serait une attitude de « confort «, « d’irresponsabilité » face aux menaces extérieures de notre pays. C’est en tout cas la petite musique que certains politiques, médias, pseudos experts, technocrates font jouer.


D’ailleurs, je m’étonne que l’on ne nous ait pas demandé de renoncer aux 160 millions de nos classifications car, en effet, avec cette somme nous aurions pu financer 2 avions rafales et 4 canons césar !


« Notre personnel et nous, organisations syndicales, ne devrions-nous pas avoir honte de priver notre pays et son armée de ses matériels précieux au prix de notre petit confort de salariés protégés de la Sécurité sociale avec ces accords de classifications ? »

Et puis comme le dit la célèbre chanson des Charlots « merci patron » « Quand on pense à tout l’argent, qu’aux fins de mois on vous prend, nous avons tous un peu honte, d’être aussi prêt de nos comptes ».


Je plaisante bien sur enfin pour montrer l’absurdité de ce débat et n’oublions pas trop souvent que le second nom de notre pays est « l’absurdistan ».


La question du pouvoir d’achat, de la politique de rémunérations et de la reconnaissance salariale des mérites et compétences des personnels de Sécurité sociale est fondamentale.


Nous avons conscience que le niveau d'inflation est plus bas (moins de 2%), nous connaissons l’état dégradé de nos finances publiques. Mais ce n'est pas le personnel de la Sécurité sociale qui est responsable des déficits et du niveau de notre dette publique lesquelles ne résultent pas des dépenses de gestion administrative des organismes de Sécurité sociale.

En fait, on fait payer au personnel des organismes le résultat de l’irresponsabilité, de l'incompétence et des mauvais choix de nos gouvernants successifs depuis plusieurs décennies.


Au contraire avec des frais de gestion de 2 %, avec des suppressions d'emploi constantes générées par les COG successives (les effectifs des organismes de Sécurité sociale, qui continue de diminuer de 1000 par an, ont baissé de 20% depuis 2000) avec une modération salariale générée par la RMPP, les personnels des organismes de Sécurité sociale ont déjà bien apporté leur contribution à la maitrise des finances publiques. Les pouvoirs publics devraient leur en être reconnaissant.


Il est essentiel que la NAO salaires puisse rapidement se tenir même sans cadrage des pouvoirs publics pour échanger sur nos visions respectives des politiques de rémunération afin d’avoir un véritable dialogue constructif entre partenaires sociaux.

Car, tenir la NAO c’est montrer l'importance du dialogue social à la Sécurité sociale. Nous sommes de ceux qui estiment que l’UCANSS est légitime et a son utilité dans le dialogue social au sein de la Sécurité sociale. Nous ne devons pas dépendre directement des caisses nationales et surtout de la tutelle étatique car nous ne sommes pas fonctionnaires et nous ne devons pas nous inscrire dans ce schéma-là. Notre interlocuteur légitime est l’UCANSS garant de nos conventions collectives et des accords de branche et organisateur d’un dialogue social privilégiant la gestion paritaire et non technocratique.


Nous avons besoin d’une structure UCANSS autonome, libre, participative dans laquelle nous pourrons, nous les partenaires sociaux, construire dans le cadre d’un dialogue social constructif et responsable, des avancées en faveur de toutes les catégories professionnelles des personnels de la Sécurité sociale qu’ils soient employés, cadres, agents de direction ou praticiens conseils.


Les sujets et le programme de négociation sont intéressants et vastes notamment sur les questions de formation, sur les problématiques liées à la responsabilité sociale de l’employeur pour mieux concilier la vie professionnelle avec la vie personnelle et familiale et notamment pour la négociation du prochain accord sur les aidants.


Les personnels sont en attente d’avancés et de droits facilitant leur vie professionnelle et sa conciliation avec leur vie personnelle. Ils sont attachés à bénéficier de modalités de reconnaissance financière ou autres et surtout de respect.

Avec plus de 140 000 salariés la branche Sécurité sociale est une branche professionnelle importante (même si elle a perdu 7% de ses effectifs entre 2005 et 2025 quand dans le même temps les effectifs totaux de la fonction publique ont augmenté de 14%) qui mérite un dialogue social de qualité et des avancées réelles et notables et non des rustines, des miettes ou des pourboires. Nous avons besoin de droits, de reconnaissance et non de la charité !


Sur trop de sujets nous sommes à minima, qu’ils s’agissent de l’abondement du PERCO, de l’intéressement, du partage de la valeur ajoutée, de la participation de l’employeur aux titres restaurants ainsi qu’au financement de la complémentaire santé malgré la récente avancée de l’accord de l’an dernier. Nous pouvons aller plus loin grâce à notre carburant la volonté.

Mais si certains sujets se heurtent à des contraintes budgétaires ou financières, d’autres thèmes sont moins dépendants d’impératifs financiers et vont davantage porter sur des considérations de temps, de facilités, de perspectives de carrière et d’évolution professionnelle.


Sur ces questions, notre dialogue social doit permettre de progresser et d’apporter à nos personnels des droits et des possibilités qui facilitent leur vie professionnelle et participent réellement à la qualité de vie au travail. Sur ces sujets, nous avons la main et nous ne dépendons pas d’un cadrage restrictif et comptable de la tutelle technocratique.

Nous aurons à négocier en matière de formation professionnelle un accord sur le choix de l’opérateur de compétence.

Nous avons dans l’institution un superbe outil de formation, essentiel pour les organismes pour assurer l'évolution des salariés, le développement de leurs compétences et, dans certains cas, des reconversions et des transferts.  Cet outil est l'Institut 4.10.


Le SNADEOS tient à rendre hommage à cette occasion à l'équipe de direction de l’institut 4.10 et à son personnel piloté par Elodie MARCHAT qui ont transformé cette structure pour en faire un organisme performant, adapté aux besoins des organismes, capable de construire et de leur proposer des formations sur mesure au service de leurs performances.


Enfin, je terminerai par la question de la négociation du prochain accord sur les aidants programmés au cours du quatrième trimestre. Ce thème de l’accompagnement des aidants est un thème essentiel qui nous est cher et pour lequel le moment venu nous formulerons des propositions. 


D'ailleurs, à ce sujet, nous espérons que cette négociation sera l’occasion d’inverser la façon de négocier nos accords en ne partant, non pas d’un cadrage établi par les tutelles, mais bien en construisant un accord original dans l’intérêt de nos personnels que nous représentons, à partir des propositions des partenaires sociaux exprimées lors d’échanges constructifs au sein de l’UCANSS.


L’amélioration du dispositif aidants proposé à l’ensemble des personnels sera la traduction d’une volonté humaniste ou nous montrerons à tous, et d’abord à nos personnels, notre conception du travail fidèle à nos valeurs de solidarité et de fraternité.


On ne peut pas accepter d’être contraint par les tutelles et d’avoir peu de marge de manœuvre et de ne pouvoir modifier qu’à la marge quelques virgules des textes proposés.


Les thèmes de négociation doivent être construits par les partenaires sociaux réunis ici à l’UCANSS avec l’employeur.

Nous avons des valeurs humanistes à la Sécurité sociale, faisons en sorte que nous les traduisons aussi lors de notre dialogue social par la production d’accords qui facilitent et améliorent la vie de tous les salariés de notre institution.

Négocier, c’est façonner et polir cette pierre brute pour en faire une construction aboutie au service de l’intérêt général privilégiant la raison et le respect de l’humain. Alors, mettons nous au travail pour atteindre cet objectif.


Seconde déclaration préalable du SNADEOS CFTC – Lionel VERGNES (Vice-Président)


Madame Bertin,


La classification à peine agréée, le ministre de la Fonction publique, Mr Marcangelli, a fait le constat que l'attractivité n'est toujours pas là en termes salariaux dans la fonction publique et ouvre la voie à un dégel du point en 2026. Comme nous suivons désormais les fonctions publiques, je pense que vous faîtes le même constat que la classification n’est qu'un pâle rattrapage de 15 années de décrochage salarial !


Par conséquent vous allez ouvrir ces travaux rapidement pour que, dès 2026, nous puissions avancer. Autre question : la confusion semble régner entre enveloppe de la classification et RMPP à 1,5% ; nombre de DRH de caisse n'arrivent pas à s'y retrouver : pouvez-vous clôturer ce débat et vous engager à ce que chaque branche fasse la démonstration que les deux enveloppes sont respectées dans tous leurs réseaux ?


Le dialogue social est au point mort, et à la Cnam il est même inexistant, tandis que les désillusions s’enchaînent et que l'horizon s'assombrit de jour en jour. Nous en voulons pour preuve la réforme du service médical. La seule transformation que nous voyons est celle d'une belle idée en naufrage juridique et managérial, le tout dans un amateurisme qui nous rappelle les riches heures du comique troupier, mâtiné du théâtre de l’absurde : où est le calendrier législatif pour les praticiens-conseils, où est le calendrier des négociations sur l'accord d'accompagnement et de transition ?


Et on nous annonce dans certaines Cpam : consultation définitive début juin, sur des dossiers bien évidemment incomplets .... Le juge appréciera sur le terrain, les agents de direction chargés du dossier apprécieront aussi.


Le problème pour la Cnam c'est que ce dossier est traité comme dans une sous - préfecture mais hélas, bien qu’il s’agisse d’un service déconcentré, il obéit au droit du travail, et là ça coince sérieusement.


En termes de respect des équipes du Service Médical et des CPAM, nous avons vu mieux, mais désormais à la Cnam il faut faire le constat que l’ignorer est devenu une marque de fabrique au quotidien.


Il est temps Mme Bertin de remettre le dialogue social sur de vrais rails dans le respect du droit du travail sinon le juge va rappeler douloureusement à certains membres du Comex certaines réalités. A moins que ledit Comex ne vous envoie encore une fois en voiture pompier. Les 7500 salariés en appellent à votre médiation face à une Cnam qui n'entend rien ....

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