Dans l'attente des décrets d'application de la réforme, les agents des caisses d'assurance-vieillesse traversent une période de transition au cours de laquelle ils ne peuvent pas toujours répondre aux questions des administrés. Ils redoutent une "avalanche d'appels" une fois les modalités de la réforme dévoilées.
Même Renaud Villard, le directeur général de la Cnav, a reconnu auprès de Libération que "les agents se (sentaient) un peu perdus dans cette période de transition potentielle".
"Il ne faut pas perdre de vue que cette réforme est beaucoup plus vaste et touffue qu'on ne pourrait le croire", concède Frédéric Birrittieri, directeur de la relation assurés à la Cnav, qui rappelle qu'elle "porte beaucoup de sous-ensembles".
Vers "un petit retard à l'allumage"?
Car au-delà des 64 ans, la réforme prévoit de multiples changements: sur la prise en compte de la pénibilité, l'éligibilité au dispositif de carrière longue, la création du statut d'aidant familial ou encore la prise en compte des travaux d'intérêts généraux.
Sur ces questions, "tout est à construire", résume Grégory Thomas. "Il va falloir que nos outils informatiques évoluent. Aujourd'hui ils sont paramétrés par rapport à la législation actuelle mais il va falloir développer des outils pour qu'ils tiennent compte des éléments portés dans la réforme".
Même si la mise en place de ces nouveaux outils informatiques a été anticipée il y a quelques mois par la direction, le syndicaliste craint que la mise à jour ne prenne du temps, retardant en conséquence le traitement de certains dossiers.
"Quand on entend que la réforme devra être mise en œuvre en septembre, nous on sait que ça ne sera pas complètement possible", assure Grégory Thomas. "On y arrivera pour une partie, oui, mais pas pour tout."
La réforme des retraites devrait s'appliquer "par vagues, de manière progressive", répond Grégory Thomas, qui s'attend à ce que la Cnav ait "un petit retard de quelques mois à l'allumage". Pour lui, "il faut s'attendre à ce qu'une certaine typologie de dossiers se retrouve en attente parce qu'on aura demandé aux techniciens de les mettre de côté. Et pour cause, ils peuvent pas être traités par nos outils actuellement".
"Une masse de dossiers à traiter"
Une fois les décrets d'application publiés et les outils informatiques prêts, Édouard Gonzalez-Vega s'attend ainsi à une période d'embouteillage compliquée à gérer pour les équipes. "On va avoir d'un coup une masse de dossiers à traiter alors que de base on manque de personnes", affirme-t-il. "Là, je viens d'arriver à ce nouveau poste et j'étais très attendu car on manque cruellement de techniciens."
Retrouvez l'article complet de BFM TV
Comentários